Le con...

Je remonte vers le nord, direction le Danemark, et à 300 bornes au Nord Ouest de Berlin je me trouve un petit endroit sympa qui ressemble un peu à la baie de Somme : un canal, des marais, de grands étangs, des prairies humides, des saules, des roseaux et... des canards. Super ! En plus pas âmes qui vivent, pas de villages avant au moins 5 kilomètres. Je choisis le coin le plus plat et pas trop humide, j'installe la tente et tout ce qui va avec. Je me fais à manger. Le soleil est entrain de se coucher, il se met à pleuvoir, je rentre sous mon abris, serein et certain de passer une bonne nuit vu que je ne risque pas de me faire déranger par un ours, un sanglier, un chacal ou je ne sais quoi d'autre... mais...mais c'est sans compter sur une espèce nuisible que j'aimerais bien voir disparaître à jamais : LE CHASSEUR ! Et oui je l'avais oublié celui-là ! Or à peine me suis-je installé sous ma tente qu'un type débarque. Un vrai, de vrai, la soixantaine, le fusil, gros, joufflu, kaki de la tête aux pieds, et con !... Il me fait comprendre en allemand que je dois dégager, j'essaie de lui expliquer que je passe juste une nuit et que demain je mets les voiles à l'aube, mais il n'en démord pas : je dois me casser. Pas le choix je remballe tout et reprends mon vélo, sauf qu'il commence à sérieusement faire noir et pour trouver un abris ça risque d'être coton. Je longe le chemin et après 500 mètres je me pose dans une prairie, caché par un gros saule têtard. Je monte ma tente en vitesse et vais me coucher. Bon la nuit fut bien agitée : de grosses rafales de vent et peur que le chasseur revienne me casser les pieds.
Mais au matin avant de repartir je me venge en allant chier dans l'une de leurs casemates qui leurs sert à surveiller les canards ! Hé, hé !...